16 juin 2013

Hospice des Petits-Ménages - Hôpital Corentin-Celton, Issy : visite privée

© Alain Bétry
L'entrée rue Guynemer. © A. Bétry

Nous avions rendez-vous en ce samedi 15 juin ensoleillé et venteux à la porte de l'hôpital Corentin-Celton, dans le quartier du même nom, pour un parcours hors du temps sous la houlette de notre guide favorite, Pascale. Corentin Celton, ce syndicaliste communiste, exécuté au Mont-Valérien en 1943 pour fait de résistance (voir Histoire-Personnages), à qui l'on rendit hommage dès le 15 septembre 1945, en donnant son nom à la maison de retraite où il fut employé. Le décret, en lui-même, date du 9 février.

© Alain Bétry
Les Historimiens dans le jardin des 1 000 roses, les espaces verts créés en 1853. © A. Bétry

Devant nous, de chaque côté d'une cour d'honneur arborée, s'étendent les deux ailes totalement reconstruites de ce que l'on appela longtemps l'hospice des Petits Ménages. Et dont on fête cette année les 150 ans. À l'origine, c'est à Paris, en 1557, qu'est fondé un hospice des Petites-Maisons pour loger les nécessiteux, puis les couples âgés, enfin les épileptiques et les fous. Une ordonnance préfectorale du 10 octobre 1801, sous le consulat de Bonaparte, réserve ces logis aux veufs et veuves de soixante ans au moins, ayant vécu au moins cinq années de vie commune, et répondant à des conditions financières très précises..

Chapelle Saint-Sauveur et galerie.
Installés à Issy-les-Moulineaux en 1863, les bâtiments construits par l'architecte Marcellin Véra, renfermaient à l'origine plus de 1300 lits et répondaient aux conceptions hygiénistes de l'époque : ventilation, lumière, verdure et espaces, nous rappelle Pascale. Une architecture monumentale, des pavillons reliés par des galeries ouvertes, le tout dans une symétrie parfaite, ouvrant alors sur le champ de Manœuvres. Au 31 décembre 1869, la population des Petits-Ménages comptait 1281 personnes, logées soit en dortoirs, soit en chambres individuelles.

Rien n'a changé. La galerie donne
sur les jardins. © A. Bétry
Pendant la guerre, l'hospice est transformé en hôpital militaire, puis, en 1920, est créé un service de chirurgie et, en 1932, un service de médecine. Le temps passe, de nouveaux bâtiments sont construits entre 1930 et 1936.   et, dans les années1980-1990 l'Assistance publique décide de rénover complètement ce qui devient aujourd'hui l'un des plus importants hôpitaux de la région parisienne, avec notamment ces services psychiatrique, de rééducation orthopédique et de gérontologie.

La visite se poursuit à travers les jardins jusqu'à la chapelle Saint-Sauveur, malheureusement fermée cet après-midi là. De style néo-roman, son plan, dû à l'architecte Marcellin Véra, s'inspire de certaines basiliques primitives italiennes (carte postale). Notre petite promenade se termine dans le quartier avec la découverte, pour certains, de l'église souterraine Saint-Benoît, dont les travaux de construction, en 1970, ont révélé la présence d'un cimetière mérovingien d'une centaine de sépultures. Affaire à suivre… et à creuser !
Un grand merci à Pascale qui, comme toujours, nous fait découvrir les endroits cachés de notre ville. PCB

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