Alors que les commémorations se préparent en Normandie pour célébrer les 70 ans du débarquement et, donc, la libération de la France, revenons quelques années auparavant. Les raids alliés contre les usines et productions d'armement aux mains de l'occupant ne se firent malheureusement pas sans dégâts collatéraux. En ce qui concerne notre commune, les drames commencent le 3 mars 1942.
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Les bombardiers de la British Air Force dans le ciel d'Ile-de-France, en mars 1942. Ph. XDR |
Le 1er mars, la Royal Air Force britannique
lâche des milliers de tracts sur Boulogne-Billancourt et ses environs proches
pour prévenir la population d’une attaque prochaine sur les usines Renault de
l’île Seguin.

L’année suivante, c’est en plein après-midi, le dimanche 4
avril 1943 que les Américains attaquent à leur tour. Une minute seulement après
le déclenchement des alertes, 250 tonnes de bombes tombent sur les usines
Renault, à Boulogne-Billancourt, déjà touchées à plusieurs reprises. Sont
également visés le campement militaire de l'île Saint-Germain (ci-dessous) et
les usines des bords de Seine, passées sous contrôle allemand après l'arrivée des
troupes d'occupation en juin 1940. Quelques entreprises avaient déménagé comme
la Manufacture des tabacs, partie s’installer à Riom en 1941.
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Les campements militaires de l'île Saint-Germain. |
Une jeune Isséenne se souvient : « Nous
habitions Issy-les-Moulineaux. L’alerte était chaque fois terrible. Nous
savions que les usines de Boulogne étaient visées. Que là-bas, à quelques
kilomètres, des gens allaient mourir. C’était horrible. Nous savions aussi qu’à
chaque fois des bombes tombaient à côté. Près de chez nous, la rue Auguste
Gervais en souffrit particulièrement. Je revois ma mère en pleurs racontant la
disparition de plusieurs familles ensevelies sous les décombres de leur
immeuble ». L'actuel Palais des arts et des congrès d'Issy (Paci), avenue
Victor-Cresson, est sévèrement endommagé. Et quatre nouveaux
Isséens – trois hommes et une femme – y perdent la vie.
Le 25 juillet 1944, Issy est bombardé pour la
dernière fois. On ne relèvera qu’un seul mort : Léon-Pierre Monnet, 28
ans. Certains d'entre vous nous ont déjà laissé leurs témoignages : barricades, règlements de compte, etc. D'autres sont à venir. PCB.
2 commentaires:
(*) La photo montre une forteresse-volante B17 de la 8th USAAF après l’attaque d’un aérodrome quelque part en France.
(*) La photo montre une forteresse-volante B17 de la 8th USAAF après l’attaque d’un aérodrome quelque part en France. NDLR
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