13 mars 2011

Le Père Benetazzo et les Comboniens d'Issy

Le Père Benetazzo. ©A. Bétry
Les missionnaires Comboniens constituent une communauté se destinant à l'évangélisation des peuples. Elle doit son nom à un certain Daniel Comboni dont l'histoire m'est raconté par le père Luciano Benetazzo, qui dirige le seul foyer de Comboniens, en France, installé à Issy-les-Moulineaux. Originaire de Venise, ordonné prêtre en Italie, le père Benetazzo passa cinq mois (en 1970), au séminaire d'Issy avant de partir dix ans en Centre Afrique. Il revient à Issy de 1980 à 1987, avant de partir cinq ans au Tchad et de vivre douze ans au Vatican. Il s'est installé définitivement à Issy en 2005.

Daniel Comboni © Saints.SQPN.com
Daniel Comboni naquit le 14 mars 1831 à Limone sul Garda, sur les bords du lac de Garde en Italie, dans une famille de paysans. En 1843, il entre au collège de l'abbé Mazza, pour suivre le séminaire de Vérone ; il a 12 ans. Parmi ses professeurs, l'abbé Vinco, rescapé des missions en Afrique centrale organisées par la Congrégation pour la propagation de la Foi (actuelle Congrégation pour l'évangélisation des peuples). Ordonné prêtre en 1854, Combani est convaincu de sa vocation missionnaire en Afrique et, trois ans plus tard, il accompagne quatre autres missionnaires pour Alexandrie et Le Caire. Après quarante jours de felouques sur le Nil, et deux mois de chameau, ils atteignent Khartoum et Fachoda. Les difficiles conditions de vie provoquent l'échec de la mission et Combani est de retour à Rome, un an et demi plus tard.
Combani a alors une idée lumineuse : "sauver l'Afrique par l'Afrique" (qui devient sa devise), c'est-à-dire former sur place des religieux africains. En 1867, il fonde à Vérone l'Institut pour les missions en Afrique centrale et, en 1872, l'Institut des Pieuses de la Négritie, connu aujourd'hui sous le nom de Sœurs missionnaires comboniennes. Il se voit alors confier la responsabilité du vicariat apostolique d'Afrique centrale, à Khartoum, où il devient en 1877 le premier évêque d'Afrique centrale. Il meurt quatre ans plus tard, victime des maladies tropicales, le 10 octobre 1881. Il est enterré dans les jardins de la mission de Khartoum. Béatifié en 1996, il est canonisé en 2003 par le pape Jean-Paul II.
 Après une phase de déclin consécutive à la mort du Père Comboni, l'œuvre reprend son essor africain en 1898, avant de se développer en Europe (Italie, Allemage, Angleterre, Espagne) au lendemain de la Première guerre mondiale, puis de s'étendre à l'Amérique latine dans les années 1950. Expulsés du Soudan par le pouvoir islamiste en 1964, les missionnaires se replient vers les pays africains francophones. Et pour se former à cette nouvelle mission, ils viennent en France, aux Missions étrangères de Paris  et au Séminaire Saint-Sulpice, à Issy.
Le siège des Comboniens, 47 rue du Chevalier de la Barre. © A. Bétry

En 1970, les Comboniens achètent, sous  le contrôle juridique du diocèse de Nanterre, un ancien couvent de religieuses, du XVIIIe siècle, situé au 47 rue du Chevalier de la Barre, dans les Hauts d'Issy, pour en faire un internat de théologie. En 2000, le bâtiment est entièrement reconstruit - la chapelle originale est conservée - et devient un centre d'accueil pour religieux et laïcs comboniens, étudiants de théologie et de langue française.       Denis Hussenot.

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