7 avril 2011

La guerre de 1870 et la Commune de Paris - chronique n°4

Les Parisiens souffrent terriblement du siège de leur ville par les armées allemandes. Les bombardements gagnent en intensité dès janvier 1871 et dévastent la capitale et les alentours, tout particulièrement les forts. La redoute du Moulin de Pierre est perdue début janvier ; les ennemis s’en emparent et envoient plusieurs milliers de projectiles (18 000, 20 000 ou plus selon des sources) sur le fort d’Issy tenu par moins de 2 000 hommes. On n’y déplore cependant que dix-huit morts.

Récolte de légumes aux Moulineaux ©coll. particulière.
 Cette gravure parue dans L’Univers illustré de 1870 évoque les difficultés de ravitaillement qu'entraîne le siège prussien. Au premier plan à gauche, une femme épuisée ne regarde même plus les choux à ses pieds ; des colporteurs remplissent des sacs de légumes vendus par des paysannes. A droite, des soldats veillent devant une maison en ruine. Au second plan, une charrette et des cueilleurs. Au fond, on distingue une église. La tonalité générale est triste, accablante en cette période hivernale
 
Le 18 janvier, le roi de Prusse, est proclamé empereur sous le nom de Guillaume 1er, dans la galerie des Glaces à Versailles. C’est le début du IIe Reich qui se terminera en 1918 -  le traité de paix avec l’Allemagne sera signé au même endroit : les Français prendront enfin leur revanche après quarante-sept ans.
Le 19 janvier, Trochu président du Conseil, démissionne de son poste de Gouverneur militaire de Paris. Un début d’émeute à Paris le 22 incite Jules Favre à remplacer Trochu par le général Vinoy : « Le gouvernement de la Défense nationale ayant décidé ce soir que le commandement en chef serait désormais distinct des fonctions du président du conseil du gouvernement, vous a nommé commandant en chef de l'armée de Paris… il connaît depuis longtemps votre patriotisme et votre dévouement… il ne peut confier à de meilleures mains les intérêts de notre brave armée ».

L'armistice, signé à Versailles, le 28 janvier 1871. ©XDR
 La scène est dramatique. A gauche, le prince de Bismarck, impérieux, pose ses conditions aux deux membre du gouvernement français. Il a posé son casque à pointe sur un meuble. Appuyé à la table, Jules Favre le regarde effaré. Quant à Thiers, il est effondré dans son fauteuil.

Le 28 janvier, l’armistice est signé à Versailles et le gouvernement qui est toujours à Bordeaux en est informé le soir même. Dès le lendemain, le siège de Paris est levé et le fort d’Issy évacué. Gambetta démissionne peu après. Des élections organisées en février accordent la majorité aux conservateurs qui forment un gouvernement. Thiers élu « chef du pouvoir exécutif » signe les préliminaires de paix ratifiés par l’Assemblée à la fin du mois. Le 1er mars, les armées allemandes défilent dans Paris. 

Entrée triomphale des Prussiens à Paris. ©XDR
Cette caricature représente les Prussiens, en particulier Bismarck reconnaissable à sa grosse moustache, derrière une grille, comme au zoo. Sur la pancarte à gauche on peut lire : "AVIS. Le public est prié de ne rien jeter aux animaux exposés". Deux garnements se moquent d'eux, un soldat leur tourne le dos sans intervenir. Rappelons que de nombreux animaux avaient été abattus à Vincennes pour être mangés par les habitants pendant le siège.


Le 10 mai le traité de Francfort est signé ; la France perd l’Alsace-Lorraine, en fait les deux départements alsaciens plus celui de la Moselle au nord de la Lorraine. Elle doit verser cinq milliards de francs et subir une occupation pendant trois ans.   P. Maestracci

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