17 juin 2018

Historim en visite dans l'Île Saint-Germain - Issy

Deux guides enthousiastes Josette et Françoise ont accompagné une quinzaine de membres de l’association dans une promenade érudite dans l’île. Elles ont ainsi retracé les formidables transformations de ce quartier insulaire et un peu secret.

Historique de l'île Saint-Germain

Josette, plans à l’appui, commence par retracer l’histoire de l’île depuis le VIe siècle quand elle devint la propriété de l’abbaye de Saint-Germain des Prés. Il y avait à l’origine, entre les deux bras de la Seine, plusieurs îlots dont certains noms sont connus : île Chabanne, île du Grand Dauphin… Jusqu’au XIXe siècle, l’accès ne se faisait qu’en bateau. L’occupation par les hommes évolua au cours des siècles : d’abord l'agriculture sur ces terres humides, puis l’industrialisation et l'apparition de maisons modestes dès la première partie du XIXe siècle
L’île Saint-Germain fut alors divisée en deux parties distinctes dont on retrouve encore aujourd’hui les traces. 

Partie nord de l'île Saint-Germain, transformé en parc. ©  A.Bétry

La partie nord, en amont, fut occupée par une verrerie puis des bâtiments de l’Exposition universelle de 1867 (que nous avons évoqué http://www.historim.fr/search?q=exposition+universelle) avant d’être longtemps occupée par un camp militaire. C’est de nos jours pour l’essentiel un parc (ci-dessus). Des projets de lotissement résidentiel sur toute l’île au XIXe siècle n’ont jamais abouti.

La partie sud, en aval, commence alors à se peupler. Des gens modestes venus d’horizons divers, y construisent des maisons sans grands moyens. C’est ainsi que se côtoient des Arméniens, des Espagnols, des Italiens, des Russes, des Chinois etc. Il y avait environ 5000 habitants mais pas d’école. Des villas résidentielles apparaissent aussi et, de nos jours, il y a encore une grande juxtaposition d’habitats variés et d’immeubles de bureaux, des maisons-ateliers dont les couloirs sont décorés (ci-dessous). Plusieurs architectes connus y ont œuvré tels Philippe Starck ou Jean Nouvel.

Mosaïque dans le couloir d'une
maison-atelier. © Liliane.
Souvenirs, souvenirs…

Françoise dont les parents possédaient une épicerie-buvette rue Jean-Pierre Timbaud (boulevard des Iles aujourd’hui) raconte son enfance dont elle garde de très beaux souvenirs (que vous avez pu découvrir  http://www.historim.fr/2012/06/ile-saint-germain-souvenirs-de.html). Il y avait plusieurs magasins d’un côté de la rue face au camp militaire dont l’accès était interdit. Les fêtes étaient nombreuses avec fanfares et parades. Lors des crues de la Seine, elle allait voir au bout de l’île face à l’île Seguin alors que, d’ordinaire, cet endroit n’était guère fréquenté.

Josette a reconstitué sur un plan l’emplacement des commerces, ferrailleurs inclus, et a présenté des photographies des années 1930 qui font partie des collections du Musée Français de la Carte à Jouer. En outre, elle a recueilli les témoignages d’anciens habitants.


Le circuit de la visite

La promenade commence avenue du Bas-Meudon. Celle-ci est en pleine transformation mais il reste encore les devantures d’anciennes boutiques comme la boucherie, le cours des halles et la blanchisserie. Le bar "chez Belkacem", lui, est toujours en activité. De plus, trois belles villas de la fin du XIXe siècle survivent ; elles se cachent au fond des allées perpendiculaires, comme la Villa Louis, cette villa bourgeoise située dans un parc de logements HLM (ci-dessous).


Villa Louis, 62 avenue du Bas-Meudon. © Michel  Julien
Au bout de l’avenue, se trouve l’accès discret vers les Jardins familiaux, proches de la Villa de la famille Trouvé, que les Historimiens ont eu la chance de visiter  (http://www.historim.fr/search?q=Jardins+familiaux) en petits comités.

Maison à la façade bleue, rue Pierre Poli. © Liliane
Le retour se fait par la rue Pierre Poli (du nom d’un résistant). Là encore, la diversité architecturale est grande avec de petites maisons agrandies au fur et à mesure des besoins des familles, des entrepôts, surmontés d'habitations, (ci-dessus), des maisons savamment restaurées, ou ultra-contemporaines, dont les cours cachées recèlent des trésors.

Du Street art au fond d'une cour.
© M. Julien
     

     Comme cette fresque Street art (ci-contre), 
     située au fond de la cour d'une maison près du 
     petit bras de la Seine. 










        Encore un grand merci à nos guides 
       émérites de la part  du groupe. 
         P. Maestracci








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