25 janvier 2014

Jacques Orset-Prelet, la vie d'artiste

Depuis bientôt trois décennies, Jacques Orset-Prelet (ci-dessous) est Isséen. Il nous parle de sa famille, de sa jeunesse, de ses rencontres, de sa vie professionnelle et de sa retraite. Intarissable !

Sa famille
Ses parents sont savoyards. Son père Joseph, « un homme exceptionnel » combattit lors de la Première Guerre mondiale. Il fut décoré de la Croix de guerre avec palme et de la Légion d’Honneur car il allait rechercher ses camarades blessés entre les deux lignes de front. En 1917, il fut blessé à la hanche par une balle explosive sur le canal de l’Yser. Sa blessure fut sommairement traitée à la teinture d’iode avant qu’il parte en convalescence à Dunkerque puis en Bretagne. Son frère, l’oncle de Jacques, fut tué le jour de l’armistice du 11 novembre « au son du clairon » qui annonçait la fin des combats. Après la guerre, Joseph suivit un apprentissage de joaillier, métier qu’il exerça rue du Quatre Septembre (Paris 2ème) jusqu’à la crise de 1929. Avec son épouse Marguerite et son fils Jacques, il s’installe alors dans une loge de concierge dans le 20e arrondissement. Jacques va alors à l’école rue Sorbier. En 1940, la famille part lors de l’exode et s’arrête dans l’Yonne avant de pouvoir rentrer. 

Sa jeunesse
L'Athénée. Ph. HaguardDuNord
Au retour, Jacques ne retrouve pas sa place à l’école et commence à travailler à l’âge de 14 ans. Il est dessinateur industriel débutant et suit les cours deux soirs par semaine aux Arts & Métiers. Il vient pour la première fois à Issy-les-Moulineaux comme « pion », surveillant d’internat au Petit Collège. Ce bâtiment majestueux rue Lasserre servit par la suite de mairie provisoire pendant la rénovation de l’hôtel de ville. C’est ainsi qu’il eut à surveiller le fier Emilien Bouglione. Par la suite, il grimpa les échelons jusqu’à diriger la bibliothèque technique de Thomson.
Dans les années 1950, Jacques  fait de la figuration au théâtre de l’Athénée avec Louis Jouvet (à droite) ; il rencontre Edwige Feuillère et Jean Marais, grand seigneur avec le personnel. Il participe même à un casting avec un inconnu qui s’appelait…Gérard Philipe !

Sa vie professionnelle
Jacques Orset-Prelet finit sa vie professionnelle chez Proteg, entreprise spécialisée dans les systèmes de protection de 1975 à 1986. Lors des visites sur le terrain pour faire les devis, il rencontra entre autres les artistes Claude Lelouch et Léonor Fini et découvrit les tableaux de Bernard Buffet chez un galériste du 8e arrondissement.

Sa retraite
Lors de sa retraite en 1986, il s’installe à Issy-les-Moulineaux dans une résidence en « pleine verdure » et devient conseiller municipal de 1989 à 2001 car il voulait « voir comment ça se passe à l’intérieur ». Ses responsabilités portent successivement sur le logement, la voirie les services techniques etc. De plus, il distribue l’aide alimentaire aux Serres municipales proches de sa résidence. Il parle des usines disparues : une brasserie, l’usine Chausson remplacée par un concessionnaire automobile. Il évoque au bout de l’avenue de Verdun, le Bistrot Chez Mimi où venaient les ouvriers de Gévelot à « toute heure ».
Sa femme Monique fut dessinatrice industrielle chez Alcatel d’abord dans le 15e arrondissement puis à Vélizy (78) ; elle fut la première femme dans un bureau d’études. Après son licenciement, elle exerça plusieurs métiers et finit sa carrière dans une entreprise industrielle spécialisée dans la réparation des moteurs d’avion à Magny-les-Hameaux (78).

Que tous deux soient vivement remerciés pour leur accueil cordial. M. Meyniel et P. Maestracci



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