5 avril 2021

La bataille d'Issy, 5 avril 1871

© XDR

Alors que les Versaillais (l'armée régulière) continuent de bombarder les deux villages d'Issy et des Moulineaux, empêchant les communards de progresser vers Meudon, Edgar Monteil (1845-1926) - dont on a une caricature (ci-contre) - témoigne de cette journée du 5 avril. 
Journaliste au Rappel fondé en 1869 à l'initiative de Victor Hugo, Edgar Monteil et son collègue Gaston Lemay suivent les combats aux côtés des communards. Le 22 mai, le journal suspendra sa parution jusqu'au 1er novembre. Les deux journalistes seront arrêtés au siège du journal, pendant la Semaine sanglante (21-28 mai 1871).


« A midi et demi, le 5 avril, Lemay et moi nous sommes à Issy et aux Moulineaux… Nous passons la porte de l’enceinte. La canonnade se fait entendre. Des forts de Vanves et d’Issy s’élèvent des colonnes de fumée.


« Nous nous avançons dans les rues d’Issy. Elles sont remplies de gardes-nationaux en si grand nombre qu’on peut à peine se mouvoir. Les nombreuses voitures d’ambulance qui vont chercher les blessés ou les ramènent ont la plus grande difficulté à s’ouvrir le passage.

« Nous arrivons devant l’église. Le bruit des coups de feu devient intense. Un obus qui a passé par-dessus le fort déchire le toit de la maison n°20 de la rue qui fait face à l’église, et s’enfonce dans le mur voisin sans éclater. Nous entrons dans un cabaret qui fait le coin pour manger un morceau. Nous sortons. La rue est peu sûre, les balles y sifflent, ou plutôt y font ce bruit des balles du chasse-pot qui est assez semblable à un bourdonnement d’abeille. Nous descendons jusqu’en face du château d’Issy [ci-dessous] qui servait pour les approvisionnements de l’armée

Le château d'Issy vers 1800. BNF.

« Après avoir longé le mur du parc du château, le long de la route des Moulineaux, nous croyons pouvoir traverser le parc et nous nous mettons à grimper du côté du fort. Des balles qui nous sont envoyées à courte distance nous obligent à dégringoler… »

Les jours suivants, Issy et les Moulineaux sont pris en étau entre les Versaillais d'une part, les communards et les fédérés d'autre part, chacun défendant ses positions. La première semaine de mai va être cruciale, comme vous allez pouvoir le suivre "en direct". PCB

Suite de la bataille d'Issy le 25 avril, 8 h, avec un officier de l'armée de Versailles. 
Nouvelle découverte patrimoniale, poème de Victor Hugo sur cette "Année terrible" (le 9 avril, 18h),  exposition vous attendent pendant les vacances de Pâques.

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